samedi 27 décembre 2008

Épilogue

Que peut-on retenir de ce voyage? Le sacrifice du confort et de la bouffe... Sauf les quelques nuits d’hôtels, nous avons passé deux mois sous une tente si l’on ne compte pas les trois semaines d’avant aux États-Unis. D’abord dans les campings puis simplement dans les champs ou forêts en camping sauvage. La température s’est aussi refroidie en avançant dans l’année rendant nos nuits de moins en moins confortables. Chaque matin, nous devions nous motiver en sortant d’une tente mouillée pour tout plier pour aller parcourir d’autres dizaines de kilomètres. Avant la tombée de la nuit, se chercher une épicerie pour avoir de quoi manger et ensuite se trouver une cachette pour la nuit. Sans cesse tenter de trouver notre chemin en évitant le plus possible les autoroutes et les montagnes trop escarpées.

Ces sacrifices nous permirent de visiter non seulement les villes d’Europe mais aussi un truc que peu de touristes voient : Les entre-villes. Les villages inconnus et les gens qui les habitent. Les kilomètres de campagnes entre les villes. Le tout nous a fait comprendre que malgré que l’on soit dans un autre pays, le monde vit exactement la même chose partout sur la planète. De plus nous avons pu découvrir des choses inusités tel que ce volcan en activité sur lequel nous avons campé ou encore cette rencontre avec un vrai sanglier sauvage une fois la tente plantée.

En revenant, il y eut le retour au confort et au sédentarisme. Mais curieusement, nous en étions sevrés et n’avions plus cet attachement au matériel qui nous manquait tant au départ, un peu comme un ex-fumeur qui a réussi à se sevrer et découvre qu’il n’a plus besoin de cigarette pour vivre.

Et quel plaisir de constater les livres durement perdues et combien de kilomètres il a fallu avant de les perdre! Cela nous encourage maintenant à faire attention à notre nourriture afin de ne pas les reprendre! D’ailleurs il est étrange de constater que depuis notre retour nous mangeons au moins trois fois plus alors qu’il y a peu de temps moins de nourriture nous suffisait à faire 100km de vélo!

Avec toutes ces aventures nous sortons maintenant plus expérimenté de ce type de voyage et nous nous disons souvent que si c’était à refaire, on ferait plus ceci et moins cela etc... Si c’était à refaire... hum... On verra!

La liste, revisité, du matériel essentiel pour le vélo camping

Après avoir expérimenté pendant plusieurs mois notre matériel de voyage, nous pouvons maintenant proposer une liste des vraies choses essentielles. Notez en gras les éléments modifiés:

Pour rouler
- Vélo (les prendre d'assez bonne qualité ±500$ avec les accessoires suivants: miroir, lumières clignotantes pour les excursion nocturne – Véro aime bien les lumières “Frog”, porte-bagage, porte-bouteille (deux si possible), cadenas – le plus robuste possible tel nos fameux cadenas allemand - , garde-boue, panier et klaxon\ clochette)
- Sacoches de vélo sur un des deux vélos
Oublier la remorque! Elle se manie très bien mais présente des difficultés pour les manoeuvre à reculons et aussi pour l'embarquement dans le train – optez pour deux sacoches supplémentaires sur la roue avant)

Pour réparer
- Multi-outil d'alen key et tourne-vis intégré
- Clip pour changement de pneu
- Pince
- Vise grip (exit la pince cheapette!)
- Huile
- 2 tripes + 1 pour le “trailer BOB”
- Fils métalliques pour vitesse et frein
- Pédale
Pour les pneus et chaîne, les probabilités que ça vous “pète” au beau milieu d'un bois sont assez mince. À moins que vous voyager dans un “no man's land” vous pourrez trouver ces pièces de rechange à la ville suivante.

Pour dormir
- Tente 4 saisons pour 2, compacte, facile à monter
- Bâche de protection sous la tente
- Bâche de protection SUR la tente
- Tapis de sol en mousse – moins compacte mais ne fini pas par dégonflé au milieu de la nuit
- Sac de couchage 0ºC parce que dormir en grelotant c'est pas dormir

- Couverture en laine de rechange pour les nuits plus froides que 10 (celle que nous avons vient directement du Népal et est un cadeau de voyage la soeur de Véro – décidément, elle aura beaucoup voyagé cette laine!)
- Lampe frontale
Laissez tomber les oreillers gonflables car il finissent, eux aussi, par dégonflé. Optez plutôt pour un tapon de votre linge ou votre trousse de toilette glissée sous le tapis de sol au niveau de la tête.

Pour manger
Oubliez tout l'équipement pour la boustifaille! Quelle perte de temps: faire la bouffe et nettoyer les chaudrons! Vous êtes en vacance! Alors, profitez de TOUT votre temps! Même pour les fanas de la cuisine, comprenez que faire à manger en camping, c'est chiant! Cependant, n'oubliez pas de mettre dans vos bagages ces essentiels:
- Tire-bouchon
- Ouvre-boîte
- Ensemble couteau, fourchette et cuillère (ça aide pour manger le couscous ou les pâtes préfaites achetés à l'épicerie)


Pour l'hygiène (une trousse dans laquelle il y aura)
- Brosse à dent (de voyage) + dentifrice
- Gel douche + shampoing 2 dans 1
- Pompon à mettre dans un sac ziploc
- Antisudorifique
- Rasoir / pince à épiler
- Verre de contact de rechange et lunette (pour ceux qui sont myopes, pour les autres, vous avez de la chance!)
- Q-tips
- Elastique, clip et autre accessoires pour cheveux
- Crème de beauté
- Maquillage, pinceaux et autres accessoire de beauté (pour les sorties)
- Boucle d'oreille et collier (encore une fois pour se mettre belle pour les sorties)

Pour s'habiller
- Chaussure sport
- 2 camisoles de sport
- Cuissard
- 2 paires de culotte
- 3 paires de mini bas
- Pantalon / jupe propre
- Chemise/ top
- Chandail de laine
- Gougoune (toujours utile pour les douches publiques ou la plage)
- Costume de bain (pour les destination chaude)

Pour autre chose
- Sacoche de taille (dans laquelle on mettra porte-feuille, passeport, caméra, trépied, sac et baume pour les lèvres)
- Trousse de premier soin
- Boussole... à notre avis cela aurait été presque plus utile qu'une carte!
- Papier de toilette car sur le bord de la route ou encore en camping sauvage, c’est toujours bien utile!
- sac réfrigérant pour garder au frais fruits, légumes, eau et jus
- Poche dromadaire Oubliez ça aussi! Rester avec ces bonnes vieilles bouteilles! Pourquoi? Tout simplement parce que dans la poche, votre eau, elle va carrément goûter l'eau de piscine même après plusieur remplissage!)

- Serviette (le plus compact possible et de préférence pouvant sécher rapidement)
- Crème solaire
- Lunette soleil
- Stylo (pour les cartes postales)
- Guides des régions visités
- Ordinateur portable

Mercredi 10 décembre – Le jour “J”

Il y avait un peu de neige sur le gazon et les trottoirs, mais les rues n'étaient que mouillées nous assurant ainsi de ne pas trop risquer de se "péter la gueule". L'aéroport n'étant qu'à 2km d'où nous étions, nous sommes partis vers les 9h00 et à 9h15, nous étions au terminal 3 de l'aéroport où nous avons appris que notre vol avait été quelque peu retardé à cause d'une tempête de neige à Montréal mais que l'appareil avait décollé et que notre vol qui devait partir à 12h25 avait été retardé à 15h30. Un stress de moins pour Pierre qui pu prendre tout son temps pour démonter les vélos et empaqueté bien serré dans les sacs qu'on pouvait acheter au comptoir de Air Transat. Plusieurs voyageurs, intrigués vinrent nous jaser dont un couple qui eux aussi était parti à l'aventure à vélo de Vancouver au Guatemala, était présentement en pause mais reprendraient leur voyage dès la fin de janvier prochain. À 12h00, tout nos bagages étaient partis et nous passions les douanes. Lorsque nous étions en voyage au États-Unis, Pierre s'était acheté de "shurikens" (pièces en métal pour lancer sur les ennemis) que nous avions depuis lors perdu de vu. Les douaniers, qui faisait particulièrement bien leur job et même un peu de zèle, les retrouva sur son "scan" et même si ces pièces métalliques n'étaient aucunement coupantes – Pierre tenta de convaincre le douanier qu'il n'y avait aucun danger en se passant les plaques sur le bras, mais sans succès - , nous avons dû les laisser sur place. Pierre en était bien attristé.

On nous avait dit que de l'autre côté de la douane, on pourrait nous restaurer. Avoir su que se restaurer signifiait bouffe de dépanneur à 3 fois le prix, nous aurions trouvé un p'tit snack sympa pour manger AVANT de passer la douane. Nous avons donc troqué un sandwich défraîchi pour une énorme tablette de "Toblerone" et une bouteille de "Cinzano" pour la modique somme de 30 dollars – oui le "duty free", ça vaut vraiment la peine (ironie)!! Le mixe chocolat/ boisson ne fut pas super non plus! Manger sucré sucré et boire sucré, ça tombe vite sur le coeur!

Tel que prévu, l'avion est arrivé et vers les 15h45, nous quittions la France. Étant donné que le vol avait été retardé, les écouteurs furent gracieusement donnés. S'ensuivirent huit heures de vol qui passèrent plutôt vitedont trois heures à regarder le soleil se coucher.

18h00. Le débarquement, l'attente longue de nos bagages qui n'arrivaient pas pour finalement se rendre compte que nos vélos seraient envoyés sur une autre courroie. Le passage à la douane et enfin la sortie par l'aire d'arrivée où les parents de Pierre et oh! Surprise! Véro (l'amie de Véro – "Hey yo Bitch!" s'empressa de saluer Pierre) qui nous attendait aussi ! Embrassades et accolades généreuses pour des retrouvailles très attendues. Pendant que le père de Pierre alla chercher la remorque, nous avons pu raconter “live” les moments les plus saillants de notre voyage. Puis, première expérience du froid rigoureux et hivernal québécois qui n'avait rien à voir avec le froid européen, dépôt de Véro (toujours l'amie) au métro, retour chez les parents de Pierre, qui avaient la gentillesse et surtout la place pour nous héberger, où nous avons mangé, pour Véro une grosse poutine "Benny" et Pierre une bonne pizza "all dress" de chez la "Signorina", deux fantasmes alimentaires qui nous avaient fait saliver à plusieurs moment lorsque nous pédalions en Europe. Puis tombant de sommeil, nous nous sommes évanouis enlacés l'un contre l'autre, heureux d'être enfin rentré à la maison.

Mardi, le 9 décembre – Une nuit à l'hôtel à côté de l'aéroport


7h30, nous nous préparions pour notre retour. Après un déjeuner tranquillement pris en compagnie de Christophe et Virginie, Raphaële nous ayant déjà quitté pour le boulot, nous avons dit “Au revoir et un gros merci pour tout” avant de renfourcher nos vélo qui avait séjourné dans la cour intérieure. Sur le chemin pour l'aéroport, la neige s'est mise à tombée si bien qu'arrivés à Roissy, nos vélos et nous étions couvert de neige. Il était près de 13h00. Nous avons pris une chambre d'hôtel, qui était passé de 47 à 65€ durant la fin de semaine, mais qui avec un accès wifi gratuit, et avons rentré nos vélos dans la chambre. Vélo qui se sont alors mis doucement à fondre en créant une énorme flaque d'eau sale sur le plancher de bois flottant... oops!

Le reste de la journée et de la soirée, nous l'avons pris à flâner, regarder des vidéos "Youtube" et se reposer afin d'être prêts pour le lendemain.

Dimanche 7 décembre – Catacombes et bd


Aujourd'hui, au plan du jour il y eut les catacombes que nous sommes allés voir accompagné de Raphaële, ses deux filles qui étaient revenues de chez leur père ce matin-là et de Christophe. Pour s'y rendre, nous avons pris le métro et avons expérimenté les nouveaux wagons qui comme à Rome et Barcelone sont tous inter-reliés mais qui en plus est contrôlé à distance ce qui fait qu'il n'y plus de chauffeur et le devant du premier wagon étant vitré, les enfants peuvent s'y donner à coeur joie en s'imaginant conduire le métro.

Malgré une odeur de renfermé et le côté lugubre de la chose, la visite des catacombes s'avéra plus impressionnante qu'épouvantable. C'était particulier de voir tous ces dédales de couloirs formés d'ossements: des tibias et des fémurs cordés serrés avec les crânes parfois sur le dessus, parfois insérés dans l'empilement ou parfois formant des coeurs, croix ou motifs quelconques. La visite dura une heure et il faisait bon sortir de ces tunnels pour prendre enfin une bonne bouffée d'air. Raphaële et compagnie ayant d'autres occupations, nous nous sommes quitté en se donnant rendez-vous pour le souper qui devait être de la raclette.

Pierre avait en tête de trouver des “deals” de bande-dessinées chez les bouquinistes, petits kiosques itinérant en bordure de la Seine. Après avoir fait presque toute l'enfilade de kiosques, nous avons fini par trouvé LE seul kiosque qui vendait des bd. Mais les prix n'étant pas aussi bas que Pierre l'aurait espéré nous sommes allez dans un magasin de grande surface pour comparer les prix. Alors que Pierre constatait qu'effectivement les prix des bd avaient augmentés depuis sa dernière visite, Véro, elle acheta le dernier CD d'Adamo, requête de sa maman, sûrement la plus grande fan au monde de ce chanteur. Puis, nous sommes retournés au kiosque de la Seine acheter une dizaines de bd avant d'aller dans une petite librairie, le Boulinier, trouver quelques autres bd que Pierre n'avait pas trouvé aux bouquinistes. Après quoi nous nous sommes dépêchés de retourner chez Raphaële et Christophe qui d'ailleurs devaient nous attendre de pied ferme puisqu'il était déjà 18h30 passé.

La raclette servi au souper fut excellente et encore une fois nous avons bien rigolé à écouter Christophe l'un des plus grand pince-sans-rire que nous ayons rencontré.

Samedi 6 décembre – Bonjour Paris


C'est la voix du contrôleur du train qui indiquait que nous entrions en gare qui nous sortis du sommeil. Heureusement que la gare d'Austerlitz était un terminus sinon, nous n'aurions jamais eu le temps de se réveiller, se préparer et débarquer notre "stock" durant un arrêt standard de train.

Une fois à l'extérieur de la gare, bien qu'il était presque 8h00, la nuit s'étirait encore sur Paris. Nous avons lors pris le chemin de l'aéroport, qui était à près de 30km de là, afin de s'y informer pour les boîtes de nos vélo et aussi pour y mettre quelques sac à la consigne.

À 11h30, nous étions à l'aéroport à jouer à la maison des fous pour finalement se rendre compte qu'il n'y avait pas de consigne comme tel et que la seule disponible à l'aéroport même était une consigne où les paquets étaient emportés dans un endroit à l'extérieur de l'aéroport et lorsqu'on voulait ravoir nos bagages, il fallait en faire la demande six heures à l'avance. Et ce, évidemment, pour la modique somme de 30$ /jour /bagage. Bref, pour nous qui voulions laisser trois bagages pour 3 jours, ça nous revenait à plus de 150€. En fait le seul endroit à Paris où il y aurait peut-être possibilité d'utiliser une vraie consigne était la gare du Nord... située à près de 25 km d'où nous étions. Ah oui! Vraiment! Bravo ! Ça c'était de la consigne! Nous avons donc opté pour le plan B qui était de trouver l'hôtel où on dormirait la veille et d'y laisser nos bagages. À Roissy, la petite ville adjacente à l'aéroport, aucun hôtel n'accepta de prendre nos bagages, et ce même si on voulait payer à l'avance une chambre que nous prendrions le mardi soir. Plan C, aller au centre sportif de la même ville et laisser nos affaires dans un casier: le centre sportif était fermé. Plan D, retourner à Paris avec nos cliques et nos claques.... sauf que passer du plan A au plan D nous prit toute la journée: il était 16h00 et nous étions de retour à l'aéroport en train d'attendre le RER qui nous ramènerait à la case départ ou presque puisque nous débarquerions à la gare du Nord.

À la gare du Nord, qui est en passant énorme, Véro est partie à la recherche de la consigne ce qui lui a pris une bonne demi-heure. Mettre les bagages dans la dite consigne (qui en passant est aussi sécurisée que les douanes), une autre demi-heure, se rendre chez Raphaële, la fille de Renée qui avait eu l'incroyable gentillesse de nous héberger pour les quelques jours que nous passerions à Paris, encore un autre 30 minutes. Nous étions supposés arriver chez elle vers les 16h00. Il était 18h00 passé lorsque nous nous sommes enfin assis chez elle et avons pu enfin relaxer. Ouf! Il était temps!

C'est dans les conversations animées et les éclats de rire autour de quelques bouteilles et une bonne pizza que s'est passé le reste de la soirée chez Raphaële et son copain Christophe.

Vendredi 5 décembre – Au revoir Barcelone


Ce matin là, Véro devait aller visiter le "Palau de la musica" mais après vérification dans le guide, comme l'endroit n'ouvrait pas avant 10h00 et que nous voulions prendre le train de 11h30, le temps d'y aller, de visiter, revenir et partir en direction du terminus qui était à l'autre bout de la ville était impossible. Nous nous sommes donc préparer lentement pour notre départ, mais peut-être trop lentement car même si nous sommes partis vers 10h45 et sommes arrivés au terminus dix minutes à l'avance mais le temps de trouvé l'info pour savoir à quel guichet on devait acheter le billet (puisque le terminus déservait train de banlieu, train à grande vitesse et autobus – l'information et les billets se trouvant à différent guichet), le train était déjà parti. Merde! Quel mauvais timing! Comme nous n'étions, à partir de ce moment, plus très pressés - le prochain train en direction de Figueres étant dans deux heures - nous avions alors tout notre temps pour aller casser la croûte, chez McDo en l'occurrence. Comme le resto était bondé, qu'il ne restait que quelques table et qu'un groupe d'ados un peu délinquants et complètement gelés sur le LSD se dirigeait vers la table que nous avions "spoté". Véro, vive comme l'éclair, passa sous la barrière et se glissa sur le banc avant même que les jeunes aient pu faire un mouvement. Heureusement, ils étaient sympa et ont ri de la prompte réaction de Véro en s'assoyant sur la banquette d'à côté.

Une fois notre bouffe engloutie, histoire de passer le temps un peu, nous avons sorti l'ordi de Pierre pour rédiger, à deux, nos dernières aventures. Intrigué, le plus dégourdi des garçons du groupe de tout à l'heure, Christopher Logger (voilà, c'est fait, nous avons mis tel que demandé ton nom dans notre journal!) commença à nous poser les questions standards que tout inconnu nous pose tout le temps à savoir d'où on venait, où on allait, depuis quand on voyageait, etc. Il était sympathique même s'il se retenait difficilement de rire à tout moment. Ouf! C'est pas toujours facile de prendre de la drogue!

Nous avons dû mettre court à notre conversation avec Christopher histoire d'être minimum 15 minutes à l'avance au quai d'embarquement. Sur le quai nous avons croisé un autre couple à vélo – dans la quarantaine et qui venait à peine de s'y mettre à en juger par la nouveauté de leur matériel - mais qui semblait résolument de mauvaise humeur. Comme quoi que ça peut peut-être vous sembler facile en nous lisant mais que c'est loin d'être toujours rose et de tout repos!

Nous sommes descendu à Figueres. Pourquoi? Tout simplement que c'était dans cette ville que se trouvait le fameux musée maison de Dali que Dali lui même avait décoré en peignant les fresques et plafonds et en y exposant plusieurs pièces de son oeuvre. Mais pourquoi ne pas avoir arrêté sur le chemin vers Barcelone? Tout simplement parce qu'on n'avait pas très bien regardé le guide et que comme la journée où nous sommes passés par Figueres nous étions accompagnés par les français qui eux ne semblait pas visiter grand chose sur leur chemin, nous avions tout simplement passé tout droit. Véro s'en était mordu les lèvres lorsqu'à Barcelone elle avait constaté ce qu'elle avait manquée.

Encore une fois, seule Véro alla visité le musée, Pierre ne faisant pas confiance aux jeunes qui glandaient en face du musée pour laisser les vélos sans surveillance. Top chrono: le train devant quitter la gare vers les 17h30, il fallait que Véro aie terminer sa visite au plus tard à 17h15. Étant arrivé au musée vers 16h00, cela ne donnait pas beaucoup de temps pour visiter les centaines d'oeuvres et d'installation exposées dans le musée. La visite valait définitivement le coût mais maudit que Véro aurait aimé pouvoir flâner plus longuement dans ce musée qui était ni plus ni moins un voyage dans la tête de Dali.

À la sortie du musée, le temps était compté et c'est en pédalant à toute allure que nous sommes arrivés à temps pour un train qui lui était, ironie du sort... en retard! Décidément, aujourd'hui, nous ne l'avions pas l'affaire côté
“timing”! Nous avons donc rembarqué dans le train pour en débarquer 30 minutes plus tard à Cerbère.

Depuis que nous étions dans le train en direction de Cerbère, un énergumène frustré de la vie ne cessait de maugréer à voix haute contre tout ce qui bougeait. À un moment il accoure vers les toilettes et donne des coups de pieds dans la porte qui ne s'était pas ouverte comme il le voulait. Puis il s'accroche dans nos vélo qui empêtraient un peu le passage et nous fait des gestes pour nous signifier que l’on est caves d’oser exister là. Il marmonne des insultes en espagnol mais passe son chemin... Pierre a failli lui rire en pleine face pour mettre de l’huile sur le feu. Sur les entrefaits, un homme de six pieds mais très mince, semblant à une échalote avec de grandes lunettes noire style ‘the matrix’ et des pantalons ajustés qui lui remontaient en-dessous des bras observait la scène avec les bras croisés au loin. Le mec avait l’air vraiment étrange... Il s'approche ensuite de nous pour s'assurer que tout allait bien “Everythings fine?” ”Vous allez bien?”. Comme si cette échalote de six pieds aurait pu défendre Pierre. Sans doute un idiot qui pratique des arts martiaux et s’imagine être un justicier mais qui restera bête le jour ou il verra qu’entre le "dojo" et la réalité il y a une marge. Une fois parti, nous avons tant bien que de mal essayé de retenir un éclat de rire. Ces deux personnages étaient tout aussi hurluberlus l'un que l'autre!

À Cerbère, les choses se sont un peu plus compliquées : devions nous prendre le train direct vers Paris où arrêter en cours de route à Carcassonne histoire de contenter la fibre médiévale de Pierre? Si nous débarquions à Carcassonne nous y arriverions vers les 11h30 et si nous allions directement à Paris en prenant le train de nuit? Nous nous sommes promenés aux alentours pour débattre du sujet tout en regardant si nous ne pouvions pas trouver un “spot” où mettre notre tente. Finalement, nous avons opté pour Paris, avec la couchette obligatoire, seul compromis possible si nous voulions apporter nos vélo avec nous.

Nous sommes donc entrés dans le train “in extremis” alors que le train n'attendait que nous pour partir et sommes allés à notre couchette. Un petit problème électrique nous priva de lumière durant la première demi-heure du trajet, ce qui donna des frissons à Pierre qui trouvait l'ensemble ferait un bon décor et mise en scène pour un film d'horreur... Véro, de son côté, était toute enthousiaste à l'idée d'être dans un wagon lit et alla rapidement rejoindre le monde de Morphée.